Débat d'orientation budgétaire
Conseil Municipal du 13 février 2012 de Libourne
Mr le maire , chers collègues
Merci de me donner la parole dans ce débat qui nous permet de revenir sur la suppression de la taxe professionnelle et ses conséquences mais il faut cette fois ajouter la difficulté de trouver pour nos collectivités les financements nécessaires a nos projets d'investissements et leur taux qui augmentent.
Sur la première question j'ai eu l'occasion Le 5 mai 2011ici même de déplorer les conséquences négatives de cette suppression pour nos collectivités
-Perte de ressources
-Coupure entre les territoires et leurs entreprises ( diminution de leur contribution mais surtout perte de l'autonomie des territoires qui ne fixent plus le taux notamment de CAVE)
-Evolution des impôts locaux d'avantage vers les impôts ménages avec notamment le transfert de la taxe d'habitation des départements vers les communes
A mon sens il faudra revenir sur cette réforme en précisant non pas ses conséquences sur nos collectivités( c'est fait) mais celles sur les entreprises elle même
Qu' ont elle gagnées ?
Toutes ne sont pas confrontées à la concurrence internationale mais beaucoup dépendent des marches publics et/ou du pouvoir d'achat de nos concitoyens
Pour celles qui sont exportatrices le joug de l'euro fort est une contrainte bien pire que la taxe professionnelle qui permet par contre aux collectivités locales de soigner l'environnement de ces mêmes entreprises ( abords routiers, ferroviaires, terrains valorisés.envirronnement scolaire, universitaire , sanitaire pour offrir des personnels qualifiés...)
Pour les collectivités elle même, vivre avec des usines peut être source de contraintes qui méritent bien des compensations en terme d'équipements publics
Récréer, retisser ce lien entre nos collectivités et nos entreprises est à mon sens un des enjeux majeur de l'avenir immédiat
Comment voulons nous financer une protection sociale digne de ce nom en accumulant année après année des déficits commerciaux qui en 2011 se sont élevés a 70 milliard d'euros ?
Pour ce qui concerne les possibilités d'emprunt aujourd'hui taries il est bien évident que la financiarisation de l'économie très à la mode ces dernières années ont conduit nos banques à la quasi faillite et nos états sont exsangues sombrant peu ou proue dans les déficits et les dettes qui seuls ont permis de financer le présent en compromettant l'avenir
Comment en sortir ?
Il n' y a à mon sens aucune solution miracle mais nous pouvons tracer des pistes,essayer de dégager l'horizon
Poser la question de l'euro fort alors que tous nos concurrents s'arqueboutent sur des monnaies faibles , les plus faibles possibles, mais qui le fait ?
Peser sur nos voisins et notamment les Allemands pour qu'ils comprennent que leurs comptes positifs d'aujourd'hui ne peuvent éternellement reposer sur nos déficits ( 60% de leurs échanges se font avec leurs partenaires Européens) . Nous sommes les acheteurs de leurs produits manufacturés mais jusqu'a quand ?
Bien sur il faut sauver nos banques mais pourquoi sans contrepartie ? je n'ai jamais été un nationalisateur féroce ..pour autant faut il évacuer l'idée que l'état soit représenté dans les conseils d'administration ( de surveillance) de nos établissements bancaires? je ne le crois pas.
A l'étage européen comme au niveau National il faut favoriser l'investissement public et privé en changeant les statuts de la banque centrale européenne , en créant une banque publique , en développant les possibilités d'emprunts citoyens pour permettre que nos comptes publics ne soient pas uniquement dépendants d'efforts d'économies qui risquent sinon de tuer le malade qu'il s'agit de soigner en asséchant nos économies conduites à la récession à perpétuité
Et puis faut 'il continuer a vouloir envers et contre tout s'accrocher à une monnaie unique, a une communauté Européenne construite de telle manière que l'horizon proposé aux Grecs ou le nombre des sans emplois atteint 21% de la population active est de baisser le salaire minimum de 22%, de 35% celui des fonctionnaires et de perdre 150 000 postes dans le secteur public; c'est l'ordonnance qui leur est proposée ces jours ci par la communauté Européenne...?
Ma réponse Mr le maire cher collègues est non et j'espère pouvoir faire partager a nos concitoyens très bientôt cette conviction.
Patrick Nivet
conseiller municipal de Libourne MRC